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Histoire des arts dans l’académie de Lyon
L’enseignement de l’histoire des arts dans les établissements de l’académie de Lyon

L’enseignement de l’histoire des arts dans les établissements de l’académie de Lyon : de l’épreuve au D.N.B. aux options proposées au Lycée.

Les questions limitatives en spécialité pour la session 2019

Tina Modotti, Art et sacré et les années cinquante sont au programme de l’option de spécialité au baccalauréat, session 2019.

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Les questions limitatives sont publiées pour une année scolaire. Elles complètent les programmes de l’enseignement de spécialité en classe de terminale.

Arts, ville, politique et société :

Les années cinquante

Tout arbitraire soit-il, le découpage en décennies ne laisse pas de façonner notre pensée du XXe siècle : l’étude de l’une d’entre elles ne pourra donc s’affranchir d’une réflexion sur la périodisation et les chronologies en histoire des arts.

Les dix années qui voient progressivement s’éteindre une génération d’artistes des avant-gardes (Schönberg, Derain, Matisse, Nolde, Rodtchenko, Vlaminck, etc.) et éclore le Pop Art pour se clore avec l’entrée en scène des Nouveaux réalistes en 1960 sont marquées, dans les arts plastiques, par une rivalité transatlantique que cristallise la question de l’abstraction. Expressionnisme abstrait à New York, abstraction lyrique avec l’école de Paris : ces courants non seulement promeuvent des peintres majeurs de l’époque, mais confirment le rôle de la critique dans la construction des mouvements artistiques.

En architecture, le brutalisme, en musique, le sérialisme intégral, l’œuvre ouverte et l’essor des grands studios électroacoustiques semblent étayer la lecture de cette période comme d’un nouvel âge des avant-gardes : New-Look, Nouvelle vague, bientôt Nouveau roman, etc. Pour autant, la place conquise par la photographie, le cinéma, le design et les arts décoratifs s’accompagne-t-elle toujours de la même audace formelle ? Abstraction photographique en Allemagne, triomphe du photoreportage « humaniste » en France et aux États-Unis ; nouveaux matériaux synthétiques, mais au service d’une élégance néoclassique : une dialectique présente aussi dans le théâtre ou la danse, et emblématisée par le jazz, qui vit en ces années une véritable querelle des Anciens et des Modernes.

Un Adorno ou un Barthes nous invitent aussi à une lecture plus politique et sociologique de cette période. Sur fond de décolonisation et tandis que la guerre fait rage en Indochine et en Corée, cette décennie est à la fois celle des caves de Saint-Germain-des-Prés, de la Beat Generation et celle des grands festivals - Aix, Avignon, Cannes, Kassel ; celle de l’essor des politiques culturelles qui aboutira, en France, à la création d’un ministère en 1959, et celle d’une vulgarisation par la télévision, le film et le microsillon qui fait soudain accéder à une célébrité planétaire des artistes comme Picasso, Callas ou Karajan, à l’instar des stars du cinéma ou du jeune rock n’roll.

Les années cinquante n’ont-elles pas, ainsi, transformé le rapport à l’art d’une génération, voire de toute une société ?

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Un artiste en son temps :

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Questions et enjeux esthétiques :

L’Art et le sacré

Partant du principe que « la notion de sacré [est] une notion sociale, c’est-à-dire un produit de l’activité collective » (Marcel Mauss), l’étude des rapports entre l’art et le sacré, dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des arts, englobe non seulement les genres artistico-religieux communément regroupés sous le qualificatif générique d’« art sacré », mais encore tout ce par quoi l’art exprime « le sacré [...] comme une catégorie de la sensibilité » (Roger Caillois), « un élément dans la structure de la conscience » (Mircea Eliade).

À l’aide d’exemples choisis dans une diversité aussi grande que possible d’époques, de domaines artistiques et de civilisations, d’objets et d’édifices cultuels ainsi que d’œuvres d’art, il s’agira : tout d’abord, d’étudier la relation complexe qu’entretient l’art avec le fait religieux, notamment dans une fonction véhiculaire ou illustrative des textes sacrés ; puis, de considérer son apport à des rituels relevant d’une acception soit strictement religieuse, soit plus largement anthropologique, voire laïque, de la notion de sacré ; enfin, de s’interroger sur la manière dont l’art devient lui-même objet de sacralisation à l’époque contemporaine.

La question s’organisera donc autour des trois axes ainsi dégagés :

  • représentations artistiques du sacré ;
  • l’art, partie prenante du rite ;
  • la sacralisation de l’art.

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flèche sur web : Bulletin Officiel n°10 du 8 mars 2018