
Les technologies de l’information avancent aujourd’hui presque moins vite que le champ des possibles qu’elles ouvrent.
Il y a encore quelques années, se doter d’un site internet était pour une structure culturelle un moyen de communiquer par voie numérique ; le message transmis était sensiblement le même que celui qui transitait par voie d’affichage, par la poste, par voie radiophonique ou encore télévisuelle.
Pourtant, il y a bien longtemps, presque un demi-siècle, Mc Luhan avait annoncé clairement : « le medium, c’est le message » [1]. Aujourd’hui, le site internet crée un prolongement technologique au patrimoine.

De même que l’œil machinique des objectifs macro-photographiques de Google Art Project créait un nouveau regard, infiniment plus précis que n’importe quelle visite au musée ne le sera jamais, la cartographie du patrimoine permise à l’heure numérique crée des territoires bien plus vastes que ceux naguère couverts par la « Carte de l’Empire » de Borgès [2].

L’objet réel, qu’il soit architecture, objet, peinture, exposition, se trouve nimbé d’un nuage [3] patrimonial créé par le site qui permet alors de rendre visibles un certain nombre de connaissances sur l’objet : descriptions, contextualisations, interprétations, mises en perspective... Et ce nuage suit le visiteur un peu partout : on consulte le site sur son ordinateur, sur son portable, on télécharge des applications qui permettent d’accéder à des contenus devant l’œuvre même.
Reste à faire en sorte que le nuage ne se transforme pas en brouillard qui nous empêcherait de voir l’autre visiteur et d’échanger avec lui quelques impressions...
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Voici ici une petite sélection de ces réalités patrimoniales augmentées :


Permet la découverte de l’évolution architecturale du Palais de Versailles. On navigue dans le site entre les différents architectes et les différents locataires, et on se promène dans les reconstitutions 3D comme dans un jeu vidéo.
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C’est la plus grande photo panoramique au monde de Paris (26.7 gigapixels). Elle a été prise en 2010 depuis les toits de l’église Saint Sulpice, à Paris, par deux jeunes photographes en quête de défi et avec, peut-être, en tête des images de Blow-up ou de Blade Runner.
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Château de Vincennes, projet Héritage 3D
Réalisé en 2009 dans le cadre de Futur en Seine, l’habillage virtuel du cabinet de travail de Charles V permettait aux visiteurs munis de caméras de superposer au lieu réel les images reconstituées du cabinet et de s’imaginer propulsés en plein cœur du XIVè siècle.
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Reprenant le principe de Héritage 3D, l’abbaye de Jumiège met à disposition du public à partir du 15 septembre 2012 une série de tablettes numériques permettant de visualiser le bâtiment tel qu’il était avant sa destruction.
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C’est la géolocalisation qui est ici utilisée pour disposer sur une carte de Paris des repères dans lesquels s’est déroulée l’action de classiques de la littérature. En cliquant sur les repères, on ouvre un lien de téléchargement vers une version numérique gratuite du texte.
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Une manifestation organisée durant l’été 2012 aura donné lieu à ce site qui présente, par arrondissement, par décennies ou par interprète, toutes les chansons ayant pour cadre la capitale. Chaque repère cartographique ouvre une pop-up issue de Deezer qui propose un extrait de la chanson.
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Les Grands Sites Archéologiques
Difficile de terminer ce petit tour d’horizon sans revenir aux petites merveilles numériques que sont ces Grands Sites Archéologiques ! La grotte de Lascaux, la Villa de Loupian ou le village gaulois d’Acy-Romance sont en particulier de pures réussites !
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